La photographie de rue nourrit-elle au Congo?

La photographie de rue nourrit-elle au Congo?

Au Congo, presque 90% des photographes sont dans la rue. L’espace est dominé par la nouvelle génération des photographes, les anciens qui détenaient des studios  ont presque tous fermé boutique à cause de la grande concurrence. Les jeunes présentent plus des automatismes, ils sont partout entrain de serpenter les ruelles des quartiers des grandes villes du pays. Par contre ceux qui se déplaçaient pour aller se faire des portraits austères de famille le dimanche ne s’embêtent plus, ils attendent à domicile sans fournir aucun effort..

Le marché  est investi par des jeunes photographes ambulants qui ne traitent que leurs images par sous traitance dans les laboratoires que détiennent les étrangers surtout de l’Asie. Ils n’ont pas la maîtrise du laboratoire pour effectuer leurs travaux proprement dit, pas des vraies connaissances sur les logiciels de traitement d’image concernant les images numérisées  tel que Photoshop , In design, pour ne parler que de ceux là.

Est ce qu’ils trouvent gain de cause dans la pratique  de ce métier ? La photographie congolaise est très bien mise en vente ? Comment s’effectue la commande à l’extérieur ? Voilà tant des difficultés que la plupart des  photographes congolais sont confrontés et ils sont contraints à répondre aux questions qui d’actualités.

D’aucun sont sceptiques, d’abord la plupart des jeunes photographes de rue sont des jeunes étudiants ou des diplômés sans emploi, parfois ils deviennent artisans photographes occasionnellement, parce qu’ayant reçu un cadeau d’un appareil photographique auprès d’un frère dans la famille ou ayant fait des économies pour pouvoir s’acheter un appareil. Tout commence à faire des portraits dans le quartier et en classe. Une fois ayant traité des images  dans les laboratoires de la place et on devient photographe parce qu’on devient présent dans le quartier et à l’école. Disons que tous ces jeunes photographes de rue sont autodidactes,  rares sont ceux qui font école sur le net en consultant des travaux des autres photographes d’ailleurs et du monde et en participant aux forums de discussion qui sont lancés à travers l’internet. Ils ne participent pas aux différents ateliers qui leurs sont mis en place, se disant parfois comme ils savent la mise au point tout s’arrête là, le reste ne les concerne plus. Erreur, la science évolue du jour au jour et il est impérieux que les jeunes se cultivent pour être dans le système et pour acquérir les nouvelles technologies de la communication afin de pouvoir se vendre.

Par l’absence d’agence de photo dans le pays , la presse congolaise achète rarement les images aux photographes de la place et même si elle était achetée, c’est à quel prix ? Les difficultés sont démesurées, pas d’occasion pour se faire frotter les doigts après la vente d’une image.

Bien que les photographes de rue  congolais dans l’ensemble ne font que de la photographie alimentaire, rare sont ceux qui font de l’art  et font découvrir leurs œuvres aux autres. Sachons que lors des expositions à l’étranger ils perçoivent des droits d’auteurs et cela peuvent faire vivre l’artisan. La plupart  des photographes sont restés dans leur système d’antan où ils ne savaient pas là où mettre les pieds.

De nos jours la concurrence est très grande et c’est aux jeunes de s’ouvrir et de se mettre à l’œuvre afin de lutter contre la médiocrité, l’espace est encore vierge et surtout avec une très grande synergie les jeunes peuvent faire des grandes œuvres il suffit d’être ensemble, seul on ne peut rien faire. C’est aux jeunes de comprendre que les choses marchent mieux lorsqu’on est en groupe comme le fait les quelques associations de la capitale à l’image du Collectif Génération Elili et les artistes photographes de Pointe-Noire.

Le seul grand problème c’est de comprendre pourquoi l’on fait de la photographie, et pourquoi exercer ce métier c’est la première question à résoudre.

La question de savoir si la photographie congolaise de rue nourrit  reste pendante.

Désiré  LOUTSONO KINZENGUELE