« Elections en RDC » par Baudouin MOUANDA

« Elections en RDC » par Baudouin MOUANDA
les partisans du président devant un panneau de son projet de société, les cinq chantiers

les partisans du président devant un panneau de son projet de société, les cinq chantiers

Les partisans d'Etienne Tshisekedi se rendent à leur meeting à quelques mètres du stade des Martyrs

Les partisans d'Etienne Tshisekedi se rendent à leur meeting à quelques mètres du stade des Martyrs

Les jeunes de Matete

Les jeunes de Matete

Au stade Raphael les partisans de l'UNC décorent le lieu du meeting de leur candidat, Vital Kaméré

Au stade Raphael les partisans de l'UNC décorent le lieu du meeting de leur candidat, Vital Kaméré

Dans toute République la formation d’une équipe a toujours besoin de supporters pour donner une vitrine à l’avenir, en politique on parlerait d’opposants. En République Démocratique du Congo où je viens de passer quelque jours à suivre les présidentielles, la tension est restée sensible dans tous les camps et n’a pas donné l’impression d’un véritable match de foot.

Des musiciens, connus ou pas, ont servi de propagande des candidats riches qui étaient prêts à dépenser plus d’argent pour les groupes qui accepteraient de chanter ou de faire campagne pour le parti. « A quoi bon d’aller voter… » racontent certaines personnes dans les rues. Ghandit, étudiant en lettre: « lorsqu’on sait que les candidats procèdent par les billets de banque plutôt que de murir les idées à défendre leur programme de société, le vrai défi… je ne pense pas que ma voix servira à quelque chose, le match est joué ».

Onze candidats en lice pour la magistrature suprême: Etienne Tshisekedi, Vital kaméré et le président sortant Joseph Kabila sont les poids lourds de cette présidentielle du 28 novembre 2011. Celle-ci s’est tenue au même moment que les législatives, qui comptaient 18000 candidats. Cette flambé de candidature qui a battu le record mondial étonnait déjà les congolais et semble être un business pour ceux qui voudraient se faire de l’argent sur le dos du citoyen en attendant d’obtenir un siège au parlement.

Dans le quartier de Matété où les débordements ont été signalés à quelque km de l’aéroport international, Djili, on apprenait l’arrivée de trois candidats principaux le même jour à Kinshasa qui devaient tous tenir un meeting de clôture pour convaincre leur militants et dire ce qu’ils n’auraient pas dévoilé depuis le début de cette campagne. Pour échapper au pire comme cela se prévoyait dans les attroupements du fanatisme les 3 meetings sont annulés. Au stade de martyrs réservé par le candidat du PPRD Joseph Kabila, à quelques mètres de celui de l’UPDS Etienne Tshisekedi, les partisans formaient déjà leur quartier devant l’esplanade du palais du peuple et se sont vus disperser par la police. Un homme, la cinquantaine, essoufflé: « je ne sais pas encore qui je dois aller voter, j’ai peur que la journée se termine mal… le vrai gagnant n’acceptera pas qu’on lui vole ces voix ». Au stade Tata Raphael le rouge domine, c’est le signe du parti de l ‘UNC (Union National du Congo) de Vital Kaméré, le troisième homme fort ne craint pas de se faire intimider par qui que ce soit, il croit au pronostic des urnes et pense qu’il les départagera.

Aujourd’hui, Kabila est déclaré vainqueur, mais certains rejettent ces résultats et reconnaissent Etienne comme le vainqueur de cette élection. Pendant ce temps la CENI n’a pas renoncé à la date prévue le 20 décembre pour que le vainqueur prête serment. Plusieurs chefs d’états africains ont été invités mais seront seulement représentés à l’exception du président Zimbabwéen, Robert Mugabe qui a fait le déplacement.

Baudouin Mouanda
Brazzaville
Décembre 2011